On était le 19 juin 2009 au soir quand la femme du facteur apprit que ce dernier venait de mourir subitement, après ne pas s'être remis de sa récente crise cardiaque. Tout le quartier était en deuil. Mr. Malovik était le facteur de la ville, celui qui donnait la bonne humeur dès le matin au personne qui le voyait. C'était une perte pour tous. Quelques jours plus tard a eu lieu le sinistre enterrement. Les pleurs étaient au rendez vous, surtout chez les Malovik. Le facteur de 55 ans laissait derrière lui une femme et 3 enfants. C'était une personne de grand caractère qui ne se laissait pas marcher sur les pieds, mais d'une générosité à en vendre par dessus tous les toits. C'était vraiment quelqu'un de bien Mr. Malovik. « Paix à son âme » dit le pasteur à la fin de la cérémonie d'enterrement, avant que le corps ne soit déposé au fond du trou préalablement creusé.

Mais les jours qui ont suivi, une seule question restait aux lèvres des habitants de la ville. Une seule et unique question: « Qui va nous transmettre notre courrier ? » La souffrance qui se lisait sur le visage de la veuve n'intéressait plus personne. Ce n'était pas "important", à son grand désarroi, elle qui pense à son défunt mari à chaque seconde que Dieu lui donne pour rester en vie. Marre de voir tous les jours ces personnes qui ne pensent qu'à la fonction vacante de Mr. Malovik, la vieille femme et ses 3 enfants décidèrent de déménagés, laissant derrière eux une maison et une ville sans facteur.

Cela faisait plusieurs jours qu'aucune enveloppe n'avait circulé dans la ville par l'intermédiaire de la poste. Le bureau s'occupant des entretiens d'embauche ne trouvèrent personne d'assez qualifié pour exercer ce métier qu'était facteur. C'était bien dommage, d'autant plus que les habitants commençaient à se plaindre. Mais, sorti de nul part, un homme qui a une gentillesse hors du commun se présenta à l'entretien pour remplacer le défunt. Tout se passa bien vu qu'il fût engagé aussi vite qu'il fût entré dans la pièce. Il avait conquis l'examinateur. Espérant ne pas trop abuser de son nouveau poste, il demanda s'il pouvait commencer dès maintenant son service de distribution, requête acceptée directement.

Les habitants furent surpris de trouver du courrier dans leur boîte aux lettres mais tellement ravis qu'ils ne se demandèrent pas comment c'était arrivé. Le lendemain, le courrier était à nouveau là, avec un sourire en prime pour chaque habitant. Ne perdant pas leurs habitudes, des rumeurs commencèrent alors à circuler sur lui. Il n'osait pas dire son nom ... C'était d'ailleurs assez bizarre. Mais une habitante habile réussit enfin au bout de 3 jours à lire son badge. Il s'appelait Martin, Martin Saintorault. Il avait l'air tellement gentil, sans prétention et plein de joie que personne ne se posa plus de question. Ils avaient son nom, c'était le principal.

Maintenant, personne ne se doute de ce qui se trame derrière le dos de chacun. A faire trop confiance, on se fait poignarder dans le dos bien vite, sans qu'on le sache pour autant. Martin était un ancien interné psychiatrique en France. Il s'en est enfuit pour retrouver les États-Unis d'Amérique. Son passé, personne n'avait d'information dessus, pas même la police. Ces habitants du quartier résidentiel d'Hill Valley à Spring Hill n'ont pas eu l'habile idée de fouiller sur le net, se contentant de ce qu'ils veulent seulement voir. Mais Martin Saintorault ne s'était pas seulement immiscé dans leur vie en tant que facteur, non. Il s'était immiscé dans leur vie privée en lisant tous leurs courrier, encore une fois, sans que personne ne le sache . . .