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« la tronche dans l'pot d'fleurs »
elizabeth & sean

Il faisait encore et toujours un soleil radieux sur Spring Hill. L pseudo canicule faisait visiblement rage, mais Elizabeth n'en avait que faire : elle pouvait s'adonner à une de ses pratiques favorites : bronzer dans son jardin. Bien sûr, l'arrière de la maison n'était exposé au soleil que le matin, elle devait donc s'installer sous la véranda, juste à côté de la porte d'entrée. Là se trouvait son espace à elle : une chaise longue, une table où elle avait l'habitude de poser ses rafraîchissements et ses livres, mais également une belle plante grimpante qui montait délicatement contre le mur en lambris de la maison des Eadson, jusqu'à s'enrouler autour du pillier du porche. C'est là que décida de se poser Elizabeth lorsque le soleil atteignit son zénith. Elle avait attendu que les enfants aillent jouer, et son mari travailler (tout ça après le déjeuner) pour s'installer confortablement, son bikini bleu turquoise revêtu. Son mari lui disait souvent qu'il adorait les marques du bikini sur le corps frêle de Lizzie, mais la jeune femme n'était pas exactement du même avis... Elle aurait bien aimé pouvoir bronzer totalement nue, mais ce n'était pas une chose qui se faisait souvent dans le riche quartier de Hill Valley, et encore moins dans la rue de River Side, une des pires niveau potins...
Son chapeau de paille enfoncé sur sa tête pour se protéger du soleil, et ses cheveux déicatement attachés en une queue de cheval, Elizabeth se coucha sur son transat et se détendit. Une voisine passa et lui adressa un signe de la main agrémenté d'un bonjour délicieusement hypocrite, auquel répondit la jeune brune d'un simple signe de tête. C'était une vieille voisine près de ses chats, que Lizzie n'aimait pas beaucoup... En effet, elle avait accusé Sonny, il y avait des années, de lui avoir volé une plante qu'elle affectionnait particulièrement. Il s'était avéré qu'elle avait oublié (cela devait être dû à la vieillesse avait-elle trouvé comme excuse) qu'elle l'avait déplacée à un endroit plus ensoleillé. Depuis ce jour, Elizabeth ne considérait plus cette voisine comme une voisine, mais comme une vieille harpie. Oubliant ce souvenir fumant, Elizabeth ferma les yeux et repensa à la dispute qu'elle avait eue avec son mari il y avait de cela quelques jours. Cela concernait cette fameuse lettre qu'Elizabeth avait reçue la semaine passée. Elle venait de Sean, le jeune homme qu'elle avait aimé dans sa jeunesse. Elle n'avait jamais vraiment cessé de l'aimer, il revenait souvent la hanter dans ses rêves, mais elle essayait d'en faire abstraction. Elle s'était construit une vie comme elle l'avait toujours voulue, même si cette dernière n'était établie que sur des mensonges envers elle-même. Elle essayait constamment de se persuader que cette vie lui convenait, mais malheureusement la réalité lui éclatait toujours au visage : Tom n'était pas exactement le mari qu'elle aurait voulu.
Non loin d'elle, dans un arbre quelconque, une corneille croassa bruyamment, ce qui fit sursauter Elizabeth. Elle ouvrit les yeux en catastrophe et se redressa, manquant de tomber de sa chaise longue. Elle aurait mieux fait de ne pas se redresser, car par-dessus la balustrade elle aperçut un homme ayant étrangement des aires du Sean qu'elle avait connu auparavant, et qui la regardait intensément. Elle étouffa une exclamation de surprise et se baissa, aterrissant lamentablement dans le pot de la plante montante. Elle se retrouva le visage dans les feuilles, et les mains dans la terre encore humide de l'arrosage qu'elle lui avait administré ce matin même. Elle espérait que le jeune homme qu'elle avait vu n'était qu'un vulgaire sosie de Sean, et attendit un peu pour se relever. La main dans la terre humide ne la dérangeait pas tellement, c'était de savoir son visage dans les feuilles pleines de bestioles qui l'embêtait réellement... Son chapeau était tombé non loin de la chaise longue, si elle avançait son autre main, elle pourrait facilement le prendre et se planquer derrière...